Catalogue Limay

juillet 2019

Depuis une quinzaine d’années, je mets en relation photographie et gravure dans un travail sur le paysage dont l’eau est un élément constitutif. D’abord inspiré par une forêt, située sur d’anciennes carrières souterraines qui ont fragilisé les sous-sols, et provoqué de surprenants effondrements inondés, paysages chaotiques, il s’est ensuite resserré sur des objets plus modestes : flaques d’eau, petits ruisseaux. L’eau silencieuse, stagnante, miroir offert à l’infini, et l’eau murmurante, en flux, qui s’écoule… Puis de petits tourbillons en cours de formation et de dissolution, renvoyant, avec un certain vertige, à d’autres éléments, de l’univers, parfois infiniment petits, parfois infiniment grands. À la mesure du sentiment de présence au monde ou de désorientation que me procure la perception de ces…

Ce que l’œil ne voit pas

juillet 2011

Ce serait un regard d’en haut, comme happé, surpris par les choses qui ne sont pas à sa hauteur pourrait-on dire, les choses d’en bas, que d’habitude en marchant on évite, on enjambe, on contourne machinalement sans les voir. Flaques, zones marécageuses, filets d’eau, sous-bois désordonnés comme visités par un désastre, enchevêtrements de branches, de bois morts écroulés, dressés, magma de végétaux et de pierres ou de boue confondus, des chaos. C’est à Auvers-sur-Oise, dit Christine Bouvier, dans la maison du docteur Gachet, dans le jardin  ; il y a une carrière abandonnée. Ou bien ce sont des flaques qu’elle voit dans les champs. Ou encore le lavoir, près de sa maison, où elle dit qu’elle pourrait rester là des…

Promenades

juillet 2006

Des lieux me sont intimes, dolines mystérieuses dans une forêt  familière…Branches, éclats de ciel dans l’eau, entrelacs végétaux, arbres noirs le pied noyé et appelant le ciel, lumière au travers du feuillage, vitrail naturel…Lieux conjointement de rêverie et d’une extrême présence au réel.Je passe mes doigts sur les griffures du métal, mémoire de la ronce accrochant la peau, écriture féline sur la sourde brillance du cuivre, oxydé par la trace d’une image déjà transférée,l’acide comme le marécage qui s’attaque aux arbres, comme le temps…Les souvenirs s’estompent, se brouillent, se recomposent.Des images prennent corps, je retrouve l’éclat de l’eau, la quiétude d’une surface claire où l’outil murmure  à peine.Rythme des gestes du travail, traduction tactile d’instants vécus. 2006CB — écrit pour l’ouvrage…