Promenades

Des lieux me sont intimes, dolines mystérieuses dans une forêt  familière…
Branches, éclats de ciel dans l’eau, entrelacs végétaux, arbres noirs le pied noyé et appelant le ciel, lumière au travers du feuillage, vitrail naturel…
Lieux conjointement de rêverie et d’une extrême présence au réel.
Je passe mes doigts sur les griffures du métal, mémoire de la ronce accrochant la peau, écriture féline sur la sourde brillance du cuivre, oxydé par la trace d’une image déjà transférée,
l’acide comme le marécage qui s’attaque aux arbres, comme le temps…
Les souvenirs s’estompent, se brouillent, se recomposent.
Des images prennent corps, je retrouve l’éclat de l’eau, la quiétude d’une surface claire où l’outil murmure  à peine.
Rythme des gestes du travail, 
traduction tactile d’instants vécus.

2006
CB — écrit pour l’ouvrage « Suites pour Promenades », réalisé en collaboration avec Bernadette Delrieu, avec un texte de Jean-Louis Poitevin – 2007.